Par José Narvaez*
Assis
J’ausculte mon cœur dans la purge qui le fait cracher
L’ANGOISSE
Je pense à ma propre fin. Sérieusement. Je me rends compte
qu’aussi vrai que j’envisage mon existence,
il se pourrait que je sache un jour que,
finalement, la seule véridique attente qu’on puisse avoir,
peut-être,
va être comblée.
Je comprends alors un peu mieux les gens qui,
dans l’espoir de se prendre en main
entièrement,
se mettent en scène la mort qu’ils voudraient ;
le plus gros des caprices.
(il y a des moments tellement heureux que je me dis que je pourrais y mourir)
Je suis sûr qu’ils existent.
Alors, pour rire, je pense à crever sur la table après avoir laissé sur une feuille :
« Fait chier putain la misanthropie c’est vraiment trop chiant ! Moi j’me casse et j’vous emmerde tous!! »
Dans l’espoir que celui qui la trouve, et malgré le fait même du cadavre, soit assez distant des
choses concrètes
pour rire aux éclats, et, comme un hommage à ce que j’ai été, ou ayant vu ce que je fus,
reconnaisse cet humour.
* Poète et rappeur, voici deux échantillons de son projet musical: