
Seth et sa plume, il y a très longtemps au bord du Nil
Je n’ai plus peur de rien,
ça ne m’arrive pas quand je veux,
mais toujours au lever du soleil,
l’instant où tu es sorti
de tes abîmes,
tu refais tourner la roue de ta vie et,
rassuré par la l’ampleur de l’énergie
déclenchée par tes propres
mains et tes actes éthérés,
loin de la pesanteur,
et où tu n’as qu’à laisser
l’inertie faire sa loi,
faire sa toupie,
faire sa voiture miniature
qu’on a déjà tirée vers l’arrière,
pour la voir partir vers l’avant,
avec un sourire,
avec soi-même à la place du pilote.
_
Cascade,
kayak et parapente,
sur le courant du fleuve,
cascadeur et faux kamikaze,
la vie t’emplit,
t’es mot et paysage,
t’es un de tes meilleurs souvenirs
sans photo,
t’es la musique du bien que t’as fait
et les blues de tes défaites,
t’es le train que t’as raté
et le nouveau billet,
le passeport
et les livres que t’as accumulé,
mais
impossible de se figer quand on vit,
t’es bougie, ampoule, néon et led,
un petit bout de soleil,
et la balance peut basculer
de n’importe quel côté,
et pour les deux,
t’es prêt.
Ça a mis du temps,
mais ça y est,
tu y es,
c’était ça
ou te tuer.
_
J’ai mon parachute,
c’est ce pari,
tout ou rien,
rester ou partir,
mais en paix,
et on n’a pas peur de la paix,
ni de l’eau qui sort de la montagne,
ni d’un chaton,
ni du sucre,
ni des fruits,
ni du printemps
ni de de l’été qui le relaye,
encore moins du parachute,
quand tous les vides
son un instant flambant neuf,
repoussant les peurs
pour se déployer
encore une fois
au hasard d’une nouvelle ville,
ou de la même,
mais en étant un autre
différent de celui qui errait sans issue
dans Paris,
dans la ville où on travaille
mais où on ne vit pas,
nourrisseurs du foyer de la machine,
au charbon,
où tu laisses ta vie et tu t’en vas,
et ferme la porte derrière toi,
sans faire du bruit!
Tu fais ton La Gloïre,
espoir : cependant
que ce ne soit pas le dernier
oubli de soi non plus:
Avenir,
à venir,
et flâner
comme si on n’allait jamais mourir.