Des petites fleures bleues sont arrivées
à peine a-t-on tourné le dos,
en un clin d’œil.
Il a seulement fallu rassembler un tas de terre,
tic-tac !
Bricole simple pour des plans verts
certains réussis
d’autres ratés,
y il a eu des fleurs et des fruits,
de l’herbe,
un palmier,
puis rien,
au moins de notre part.
Rien à craindre,
pas de nostalgie pour un passé plein d’espérances déchues
ou qui ne tiennent pas dans le temps
ou qui ne se répétent pas.
Le vent souffle en notre direction
la girouette fait son taf,
et nous pointe du bec,
la vie est à porté du regard,
la terrasse fait la trappe
la vie s’agrippe,
les oiseaux qui voulaient de nos tomates
ont dû des graines aussi,
des fleurs fanées,
en venant prendre le bain
dans la canalisation bouchée du voisin,
point de pèlerinage connu des ailés urbains.
D’autres grimpént à la recherche d’un terrain prospère
loin de la guerre du béton,
des plantes grasses,
contentes avec la pluie de saison.
Qu’il y ait l’orage, la sécheresse,
le froid, la chaleur estivale,
toujours al.
Sur l’autre bac,
ce sont les cousins bleus des coquelicots
qu’y trouvent refuge,
entre les tiges d’une récolte ancienne
et quelques monocotylédones
aux feuilles pointues.
Dans l’autre bac,
c’est le désert,
va savoir si on l’a pris comme cendrier
au fil des soirées sans heure
ou si l’on a déversé un poison sans faire exprès,
ou si la pluie acide francilienne a tout cramé.
On le saura un jour.
Le grand pot, terrain des plantes crasses,
coiffé au centre avec un bouquet de dent-de-lion,
envolés,
avec les vents de cette pluie torrentielle,
juin 2016
Il en demeure quelques fleurs jaunes et blanches
aux antipodes des plantes grasses
dégoulinant du pot,
cascade végétale bientôt
à ras de sol,
d’où elle était venue,
l’avant poste pour mieux voir le bitume.
Petites fleures bleues,
désormais sèches,
toute tristesse s’apaise
en voyant la vie pousser.